La littérature sous caféine


Révolte contre les élites qui se révoltent contre le peuple

Je revois "Joker" sidéré. Comment Todd Phillips, surtout connu pour ses comédies, a-t-il pu réussir ce prodige de noirceur ? Je n'attendais pas grand-chose de ce curieux projet, fiction réaliste tirée de l'univers DC. Mais le film est limpide et multiplie références, effets de miroir, morceaux de bravoure, sujets sensibles (viol, psychopathie, white trash...) Surtout, il propose une vision hallucinée d'un phénomène qui pourrait bien nous occuper les prochaines décennies, celui de la révolte non pas des élites, comme l'avait décrit Christopher Lasch, mais des peuples contre ces mêmes élites prétendument éclairées. Attaque du Capitole, Gilets jaunes, paysans européens, les soulèvements ont beau ne pas se ressembler, ni dans le fond ni dans la forme, ils paraissent s'inscrire dans la matrice pressentie par Joker... Ou quand la pop assume sa dimension prophétique.

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