La littérature sous caféine


lundi 25 septembre 2017

Couches et musique

Je viens de comprendre pourquoi tant d’hommes développent un intérêt fulgurant pour la musique après l’âge de trente ans. C’est que la musique est le seul art que vous pouvez cultiver tout en vous occupant d’un enfant. Allez donc essayer de lire, de regarder un film, de visiter une exposition avec des marmots dans les pattes… Alors qu’il est parfaitement possible de fréquenter la discographie des Beatles en préparant des biberons, de torcher des nouveaux nés en peaufinant votre connaissance de Verdi. Ce genre de tâche peut même prendre une dimension épique, pour peu que vous soyez doués pour la double écoute.

lundi 18 septembre 2017

Le book footing

Depuis que le médecin me l’a conseillé, je m’oblige à faire du sport – un exploit. Jusqu’alors mon rythme de footing était d’un par an, je me suis juré de passer à un par semaine. Mais je m’ennuie tellement que je ne peux m’empêcher d’emporter un livre. Et j’ai peu à peu trouvé le format de course qui me convenait : dix minutes de petites foulées, cinq minutes de lecture.

La première fois, j’ai emporté le solide volume de la Divine Comédie de Dante. Certains autres coureurs ont dû penser qu’il s’agissait d’un haltère de fortune – mais non, il s’agissait bel et bien d’un livre. J’ai ainsi effectué de salutaires plongées dans les enfers antiques tout en croisant les visages ahuris de joyeux décérébrés. Rasades d’abrutissement mécanisé, entrecoupées par des flashs d’intellectualité pure : je me sentais très moderne.