La littérature sous caféine


Marc et cornac

Le fait que « Guerre » de Céline soit un premier jet m’a gêné. Même dans les passages d’anthologie, on trouve des mots qu’il n’a jamais utilisés, des répétitions, des phrases incohérentes… Le livre est court, il pourrait constituer un chapitre de « Mort à crédit ». Mais il est curieusement structuré autour d’une péripétie particulièrement efficace, si bien ficelée qu’on croirait l’auteur cornaqué par son éditeur – une histoire de mac trahi par sa poule. De ce texte, je garderai en tête la prestation hallucinée de Benjamin Voisin au Festival d’Avignon, et les portraits de quelques vicieux croustillants.

"De mon oreille on ne parlait jamais, c'était comme l'atrocité allemande, des choses pas acceptables, pas solubles, douteuses, pas convenables en somme, qui mettaient en peine la conception de remédiabilité de toutes choses de ce monde. J'étais trop malade, j'étais pas assez instruit surtout à l'époque pour déterminer dessus de ma tête très bourdonneuse l'ignominie dans leur comportement à mes vieux et à tous les espoirs, mais je sentais ça sur moi à chaque geste, chaque fois que je vais mal, comme une pieuvre bien gluante et lourde comme la merde (...)" (page 107

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