La littérature sous caféine


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Malgré la chaleur, on croise beaucoup d'hommes en pantalons et chemises sous la ceinture / Chez les hommes distingués, la mode est aux mocassins et aux chaussures bateau, parfois avec des chaussettes montantes multicolores / La polémique sur la climatisation dans les magasins n'a pas encore éclaté de ce côté des Alpes : toutes les boutiques laissent gracieusement leurs portes ouvertes / Le point fort des villes italiennes ce sont vraiment les cafés, chics, accueillants, délicieux... On ne regrette pas les steaks frites parisiens servis sans grâce dans des brasseries vieillies / On dit Turin dangereuse, or je découvre un centre historique impeccable, sans déchets, sans façade pelée, joli jusque dans ses poubelles, calme et distingué ; j'imagine que ça se gâte en périphérie mais les apparences sont sauves pour le touriste / Ce vaste centre ressemble fort à l'Autriche, à moins que ce ne soit l'inverse / Beaucoup de restaurants se sont aménagé des terrasses sur les trottoirs, sans doute depuis le Covid, mais ce sont des terrasses élégantes de tables avec nappes, bordées de barrières peintes en noir / Le Spritz reste l'apéritif à la mode, il fleurit sur les terrasses en fin d'après-midi ; le Negroni se boit aussi beaucoup / La présence française est plus discrète qu’en Allemagne ou dans les pays de l’est, sans doute parce que l’Italie a sa propre industrie du luxe ; on trouve malgré tout du champagne dans les vitrines, des croissants dans les cafés, des Renault dans la rue, quelques films français à l’affiche, le mot bistrot sur quelques devantures, un petit nombre de bd franco-belges coincées entre les comics et les mangas / Leurs cafés allongés sont nos cafés serrés ; je peine à imaginer un Turinois boire un café de 50 cl chez Starbucks. D’ailleurs, on ne trouve pas de Starbucks / Très en vogue sur les terrasses, l’aperitivo est autrement plus généreux et savoureux que nos planches charcuterie-fromage, et servi avec un cocktail / On croise souvent des jeunes femmes radieuses, une couronne de lauriers et de fleurs sur la tête – elles fêtent l’obtention d’un diplôme / Je n’ai pas vu de lunettes tapageuses, comme d’habitude en Italie. La mode se perd-elle ? Ou bien les Turinois résistent-ils ? / Les cafés sont servis avec de petits verres d’eau pétillante / Les pays limitrophes s’inspirent tellement du baroque italien qu’on a le sentiment, quand on entre dans une chapelle à Turin, de se trouver au cœur de la matrice / Quand on passe en Suisse, la qualité de la nourriture s’effondre mais le volume de café augmente.


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