La littérature sous caféine


Journal d'Avignon, suite et fin

"J'aime les paumés, les moins-que-rien !" clame Pannonica, baronne juive en rupture avec son milieu, œuvrant pour la reconnaissance de jazzmen noirs. C'est exactement le mantra qui m'a guidé jusqu'à maintenant (mais plus pour longtemps ?) dans mon travail romanesque, et ce n'est sans doute pas un hasard si Natacha Régnier, interprétant avec justesse et émotion le personnage campé par Olivia Elkaïm, dans une mise en scène élégante de Christophe Gand, a accepté il y a deux ans de prêter sa voix à mes Suicide girls, avant de me faire l'amitié de lire en public des passages de La Viveuse. Pour moi, la littérature a toujours été quelque chose comme des mots soufflés sur une situation impossible.

Dans un genre différent, "Porn for the blind" réussit ce que la comédie sociale anglaise avait réussi avec Irina Palm (2007) : une histoire drôle et touchante, à peine provocante, à propos de l'univers porno. Une jeune femme (incarnée avec brio par Lison Pennec, auréolée du dernier Molière de la révélation féminine) tombe amoureuse d'un aveugle et cherche à le retrouver par le biais de podcasts érotiques. Rien de graveleux, mais de l'humour à revendre... Le porno devient un beau prétexte et l'occasion d'une jolie réflexion sur les fantasmes et la solitude. Qui a dit que la chair était triste ?


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