Je vais de finir le premier tome de Millenium, et force est de reconnaître que je suis légèrement déçu… (Sans doute en grande partie parce que j’en avais eu de si bons échos). J’avais entendu quelqu’un dire qu’il n’avait pas pu lire certains passages tellement ils étaient hard ! On disait le livre bien écrit, bien documenté, bien construit, et au suspense imparable.

Au finish :

- Deux cents premières pages agréables, mais étonnamment lentes (avec un goût certain pour la redite, notamment dans les dialogues).

- Une intrigue qui se corse à ce moment-là, et dont la violence culmine dans deux passages certes réussis (viol + soupçons de torture), mais décevants pour des amateurs du genre musclé : je pense à la nouvelle vague de films ultra-violents américains, du genre Hostel, ou même à des auteurs de polars gonflés à la provoc, gonflés à l’amphétamine, comme Ellroy ou Vollmann.

- Quant à l’enquête elle-même, elle se déroule dans un cadre charmant (une petite île en Norvège, atmosphère distinguée à la Agatha Christie), mais elle ne présente aucune véritable originalité (analyse de photos, série de témoins qu’on interroge les uns après les autres…), et la chute est bien vue, mais relativement insipide.

- Le style n’est pas mauvais, mais il est loin d’être percutant non plus, ni même seulement bon : en fait il n’y a pas de style, ce qui n’est pas une exigence du genre me direz-vous, à quoi je répondrais que l’un n’empêche pas l’autre. En fait je n’ai pas le souvenir d’avoir lu de page dont je me sois dit : celle-ci me plaît.

- Les 100 dernières sont terrifiantes de longueur et de rebondissements économico-familiaux dont j’ai eu du mal à voir l’intérêt… Au final j’ai trouvé l’ensemble trop lisse, trop gentil, trop calibré, trop propre (en dépit de personnages annoncés comme croustillants).

Ma perception serait-elle faussée par une trop grande consommation de polars au cinéma, dont les plus réussis jouent beaucoup sur les thèmes de l’amertume, de la déchéance, de la tension politique, et poussent à fond la carte de la noirceur ?

(Clip de la semaine : je suis tenté d'aller voir en concert Lil Jon, qui passe dans quelques jours à Paris - digne inventeur du Crunk, un genre de rap/rnb fondé sur des basses très sourdes. Le problème est que je trouve ses albums particulièrement lourdingues... Je vais être obligé de renoncer je crois.