La littérature sous caféine


mercredi 13 avril 2011

Sortie aujourd'hui en librairie d'"Autoportrait du professeur en territoire difficile" (Gallimard)



Le livre sort aujourd'hui.

J'en profite pour évoquer le choix des exergues, exercice à la fois délicat et plutôt plaisant.

Pour Azima la rouge, j'avais choisi deux citations, l'une de James Ellroy ("Mes cauchemars possédaient une force brute d'une pureté absolue"), l'autre de Ryû Murakami ("Le danger, c'étaient les types psychologiquement fragiles"). Je me sentais proche de ces deux auteurs, à la fois pour leur univers (très contemporains, très sexués et brutaux) et pour leur sens de la formule (Azima était écrit dans un style très concentré, avec phrases courtes et sonores).

Pour Suicide Girls, j'ai choisi une phrase de Poppy Z. Brite ("Une douleur exquise, occultant la moindre pensée, le moindre souvenir, la moindre notion d'identité..."). Je trouvais qu'il y avait des parentés entre mon roman et ceux de Poppy, par le choix d'un univers sombre mais romanesque, racheté par l'espoir et l'énergie (une forme de "littérature punk", d'une certaine manière).

Pour Autoportrait du professeur en territoire difficile, j'ai quitté le genre romanesque pour lorgner vers le récit, et je devais trouver une citation qui traduise le sentiment général du livre. J'ai voulu puiser dans l'abondante sociologie française qui traite du thème des banlieues et j'ai choisi un extrait de l'ouvrage qui reste mon préféré en la matière, Ghetto Urbain (Didier Lapeyronnie) : "Avec l'école, comme avec d'autres institutions de la République, à l'évidence, une cassure s'est opérée pour les classes populaires." Mon livre s'achève sur une note plus optimiste que ce que cette phrase laisse entendre, mais je trouvais qu'elle condensait beaucoup de problématiques et résumait assez bien la situation générale...

mardi 29 mars 2011

L'invité bémol (Service Public, sur France Inter)

J'ai participé ce matin à l'émission d'Isabelle Giordano sur France Inter, Service public (Podcast et site de l'émission ICI), à propos de l'étude des classiques en classe - et, accessoirement, de "Autoportrait du professeur en territoire difficile" (Gallimard, 14 avril 2011).

Nous avons tous été d'accord, sur le plateau (la romancière Cécile Ladjali et le cinéaste Régis Sauder y étaient notamment présents), pour affirmer la beauté et la nécessité de faire lire des classiques aux élèves, même si l'on attendait de moi, au vu de la teneur de mon livre, que je tempère la belle unanimité... J'ai certes apporté quelques bémols, notamment à propos de la difficulté d'exercer le métier dans certains établissements, mais j'ai préféré insister sur la modernité de textes pourtant anciens comme le Tartuffe de Molière. Je n'ai sans doute pas été l' "invité bémol" qu'ils attendaient aujourd'hui !

(Je mettrai bientôt la vidéo en ligne)

jeudi 17 février 2011

Sortie, le 21 avril, du livre "Autoportrait du professeur en territoire difficile" (Gallimard)

Le 21 avril prochain sortira le livre Autoportrait du professeur en territoire difficile, chez Gallimard (dans la collection Hors série Connaissance). Il s'agira d'un récit portant sur mes premières années dans l'enseignement, agrémenté d'une réflexion sur le sens de ce métier et ce que sa pratique a changé en moi...

La quatrième de couverture sera la suivante :

"Quelles sont les consignes que l’on donne aux professeurs dont le premier poste est situé dans un collège de « zone sensible » ? Maintenir les élèves en classe, avant toute chose, et prévenir les incidents. La transmission des savoirs, elle, devient accessoire.

Insultes, humiliation, solitude… L’auteur témoigne de la détresse qu’il a vécue, jeune professeur, en découvrant la déliquescence d’une partie du système scolaire. Les victimes en sont les élèves, que l’on abandonne, et les professeurs, relégués dans un quotidien misérable.

Construit comme un récit, ce vigoureux essai ne s’embarrasse pas de langue de bois. Constatant un terrible approfondissement des gouffres sociaux, l’auteur renvoie chaque bord politique à ses contradictions, tout en s’interrogeant sur la place qu’il occupe lui-même dans une société française en plein bouleversement. Il évoque aussi les beautés d’un métier qui se durcit, mais dont l’importance reste cruciale
."